Même les chefs d’établissement sont sceptiques, qui plus est, ceux d’un syndicat favorable à la réforme qui l’ont exprimé à leur recteur. Les chefs d’établissement du SNPDEN de l’académie d’Aix-Marseille ont adressé à leurs adhérents le courrier suivant :
« Chers collègues,
Une délégation du SNPDEN a été longuement reçue ce soir par le recteur Besnier entouré de ses conseillers.
Nous avons fortement attiré son attention sur la situation de blocage qui se dessine dans les collèges à propos de la mise en œuvre de la réforme du collège.
A partir de l’enquête qu’un grand nombre de collègues a bien voulu renseigner, il est apparu dans notre académie que :
pratiquement aucun enseignant n’accepte de travailler les 19 et 20 octobre * aucun enseignant ou presque n’accepte d’être "formateur" auprès de ses collègues.
Nous avons remis au recteur un résumé des différentes situations que vous avez bien voulu nous relater.
Le recteur nous a, semble-t-il, entendu et a paru prendre la mesure de la grogne qui monte et qui pourrait s’accroitre si les organisations syndicales des enseignants s’emparaient du mot d’ordre de boycott des 2 jours sur les congés. De la même manière, on risque la paralysie des conseils pédagogiques...quand ils fonctionnent.
Il a affirmé d’une part que les IA-IPR auraient un rôle essentiel dans la formation et qu’il allait informer le cabinet de la ministre de cette situation.
Dans ce contexte, nous appelons chacun à la plus grande prudence.
Il faut des mois pour construire un bon climat d’établissement mais une seule mesure peut tout détruire. »
Nul doute que cette réforme n’apportera pas les réponses attendues en matière de lutte contre l’échec scolaire et les inégalités si même ceux qui la porte n’y croient pas.
* Les collègues volontaires sont invités à se former durant deux journées lors des vacances de la Toussaint.