26 mars 2020

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« PAS AU PRIX DE NOTRE SANTÉ, NI CELLE DE NOS ÉLÈVES ET DE LEURS PARENTS ! »

« PAS AU PRIX DE NOTRE SANTÉ, NI CELLE DE NOS ÉLÈVES ET DE LEURS PARENTS ! »

« PAS AU PRIX DE NOTRE SANTÉ, NI CELLE DE NOS ÉLÈVES ET DE LEURS PARENTS ! »

De nombreux collègues nous font remonter des injonctions de leurs chefs d’établissement, dont le but est soi-disant d’assurer la « continuité pédagogique », mais qui sont contraires à toutes les décisions prises par le gouvernement dans la gestion de la crise du Covid-19. Ainsi, dans de nombreux établissements de Guyane, les chefs demandent aux collègues de se déplacer pour remettre le travail aux familles ! Au lycée Bertène Juminer par exemple, le proviseur va même jusqu’à éditer des attestations pour se rendre au lycée justifiant du caractère « indispensable » de la présence des collègues !

Le SNES-FSU Guyane tient à rappeler à l’ensemble de la communauté éducative que la priorité est de sauver des vies, donc de rester chez soi et respecter strictement les règles d’hygiène et les gestes barrières.

D’autre part, le Recteur a eu des propos très clairs sur l’organisation de la continuité pédagogique lorsqu’il a reçu la FSU en audience le samedi 14 mars au soir : « c’est aux chefs d’établissement, aux directeurs d’école et aux IEN qu’incombe le lien entre les familles et l’école ; les enseignants sont simplement concepteurs des ressources ». Les collègues enseignants n’ont donc rien à faire dans les établissements et ne peuvent être contraints de s’y rendre !

En ce qui concerne la mise en place de cette « continuité pédagogique », après près de deux semaines de confinement, un premier bilan s’impose à tous : les personnels de l’éducation nationale, ont, dans un contexte pourtant très difficile, répondu présents pour accompagner les élèves et les familles ne comptant pas leurs heures, et faisant notamment face aux défaillances des outils institutionnels.

Or, notre académie, dont les dotations insuffisantes et bien moindre que celles de l’hexagone, présente des inégalités territoriales, sociales et une fracture numérique que le SNES-FSU et la FSU ne cessent de mettre en avant, justifiant ainsi l’octroi de moyens tant en personnels qu’en infrastructures et outils. Il serait dès lors illusoire de croire que cette soi-disant « continuité pédagogique » remplacera le face à face en classe et il serait criminel d’imposer aux professeurs, au risque de leur santé, de celle de leur famille, de celle de leurs élèves et de leurs parents, de régler les problèmes structurels que les institutions ont été incapables de résoudre depuis plus d’un quart de siècle.

Pour le SNES-FSU Guyane, dans de telles conditions, la mise en place de cette continuité pédagogique est une imposture dont le seul résultat risque d’être l’accroissement des inégalités sociales et territoriales, c’est la raison pour laquelle le SNES-FSU a demandé, avec la FSU, que la continuité pédagogique laisse place à un accompagnement pédagogique moins stricte tenant compte des réalités du terrain.

Quoi qu’il en soit, en aucun cas les chefs d’établissements n’ont à exiger de nous de rompre les consignes de confinement. Le SNES-FSU conseille aux personnels de privilégier les solutions mises en place par le ministère : si elles ne fonctionnent pas ou mal, la responsabilité ne nous en incombe pas !

Nous vous rappelons enfin, qu’en cas d’absolue nécessité, la réquisition de toute ou partie des personnels est une possibilité que seuls le Préfet et le Recteur peuvent décider d’utiliser. S’ils ne l’ont pas fait, pourquoi des chefs d’établissement, sauf de se penser au-dessus des lois comme trop souvent, se l’autoriseraient-ils ?

Le SNES-FSU Guyane appelle donc très clairement tous les personnels enseignants, AED, AESH etc. à faire passer leur santé et celle de toute la population guyanaise avant tout, en appliquant les mesures légales de confinement prises par notre gouvernement et donc, en REFUSANT de se rendre dans leur établissement scolaire !