Les enseignants du collège Nonnon de Cayenne ont fait jouer leur droit de retrait le 18 décembre 2014, à la suite de l’intrusion d’un parent d’élève dans l’établissement. Le rectorat, prenant dans un premier temps l’incident au sérieux, a dépêché sur place l’équipe mobile de sécurité. Le président du conseil général ainsi que le recteur ont pris la peine de venir apporter leur soutien aux collègues et ont reconnu leur sang froid et leur professionnalisme dans la gestion de la situation (les collègues ont fait front pour protéger le chef d’établissement).
Malgré cela, les enseignants ont reçu un courrier du recteur leur signifiant la non prise en compte du droit de retrait dans ce cas et les menaçant d’une retenue d’un trentième sur leur salaire. Le Snes Guyane s’est immédiatement positionné en soutenant l’équipe du collège Nonnon et a sollicité audience auprès du recteur afin de lui demander de reconsidérer les faits et de renoncer à la demande de retrait sur salaire.
Vous trouverez en pièce jointe la lettre de demande d’audience.
Le Snes Guyane dénonce la méthode de l’administration qui utilise le désarroi de nos collègues pour imposer une terreur institutionnelle. Le rectorat réalise que, grâce au CHSCT et à ses représentants (3 titulaires FSU) nous sommes de plus en plus nombreux à connaitre nos droits en matière de sécurité et de conditions de travail et à les faire valoir. Compte tenu de l’état de vétusté de la plupart des établissements de Guyane, il est plus que probable que ces actions se multiplient. Au lieu de prendre la mesure du problème et d’envisager des solutions actives avec les collectivités propriétaires des établissements (travaux d’entretien ou de réfection, mises aux normes ou en conformité des installations), le rectorat par l’intermédiaire de son plus haut responsable préfère peser de tout son poids et faire pression sur les personnels par des manœuvres d’intimidation. Disons-le simplement, les enseignants de Nonnon, qui ne sont pas les seuls à avoir fait jouer leur droit de retrait depuis la rentrée, ont servi d’exemple afin de dissuader d’autres éléments « rebelles » qui souhaiteraient suivre la même voie. Curieuse façon d’apporter de la cohésion dans une académie qui en a tant besoin.
A ce jour le recteur n’a toujours pas répondu à notre demande. Aussi l’avons-nous réitérée.